Les précipitations
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Récapitulation sur la formation des nuages.
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Formation de la pluie.
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Formation de la grêle.
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Formation de la grésil.
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Formation de la pluie verglaçante.
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Formation de la neige.
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Formation des cristaux de glace.
Comment se forment les nuages?
L'air chaud contient de la vapeur d'eau. Comme il est plus léger
que l'air froid il s'élève en altitude. Du même coup,
sa pression diminue et il se refroidit. Ce refroidissement provoque la
condensation de la vapeur d'eau en fines gouttelettes minuscules autour
de fines particules de poussière (sels, embruns, etc.) Ces gouttelettes
s'agglomèrent ensuite entre elles... et grossissent. Il faut environ
un million de ces gouttelettes minuscules pour fabriquer une goutte de
pluie.
La taille et la forme d'un nuage dépendent de la force
et du degré d'humidité du courant ascendant (ou courant thermique).
Ce sont eux qui donnent naissance aux nuages de "convection". Par exemple,
un courant ascendant suffisamment humide qui atteint 8 km d'altitude donne
naissance à un cumulus.
Comment sont formés les nuages de convection ?
L'air proche du sol est chauffé par le soleil et il se dilate, s'allège
et s'élève. La bulle d'air chaud monte alors, entraînant
avec elle l'humidité du sol. Plus l'air s'élève, plus
il se refroidit. À un certain moment, la température atteinte
ne permet plus à l'humidité de rester sous forme de vapeur
invisible (c'est la température du point de rosée). L'humidité
se condense alors en gouttelettes d'eau ou en cristaux de glace pour former
le nuage. La base du cumulonimbus paraît plate; c'est à ce
niveau (celui du point de rosée) que le nuage commence à
se former.
Types de précipitations
Toute précipitation nécessite la condensation de la vapeur
d'eau. Mais lorsque les gouttelettes d'eau des nuages ont assez grandi,
elles deviennent trop lourdes pour être supportées dans le
nuage; elles se mettent donc à chuter vers la terre. Trois éléments
déterminent la forme finale sous laquelle elle se présente:
ce sont les courants aériens, la température et l'humidité.
Il y a deux types de précipitations:
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précipitation stratiforme: qui couvre une grande étendue,
qui dure longtemps mais de faible intensité, qui se produit dans
les zones de basse pression et les creux et qui est associée à
des nuages de types "stratus";
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précipitation convective: qui couvre des petites surfaces, qui ne
dure pas mais qui est intense, qui est très localisée et
produite par l'instabilité convective de l'air, et enfin qui est
associée à des nuages de types "cumulus".
Les précipitations peuvent tomber sous trois formes:
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Précipitation liquide: pluie et bruine
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Précipitation verglaçante: pluie verglaçante et bruine
verglaçante
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Précipitation solide: neige, neige roulée, neige en grains,
cristaux de glace, grésil et grêle.
Formation de la pluie; pourquoi tombe-t-elle?
Les fines gouttelettes d'eau qui se condensent sur les particules de poussière
pour créer un nuage sont séparées par des distances
relativement grandes, si on compare ces distances à la taille de
gouttelettes. Etant donné qu'il en existe des milliards, on a l'impression
que le nuage forme une masse compacte.
Plus les nuages montent vers des couches d'air plus froid, plus les
gouttelettes grossissent et se rapprochent les unes des autres. (On parle
ici de gouttelettes, mais on doit noter qu'il est fort possible que ce
soient des cristaux. De toute façon, la technique est la même).
Quand la taille de la gouttelette atteint la grosseur d'un point de ponctuation
(bruine), elle ne peut plus flotter et elle commence à descendre
lentement, de l'intérieur du nuage vers sa base. Lorsque la taille
de la gouttelette de bruine dépasse quelque peu la grosseur d'un
point, elle se met à tomber plus vite. En d'autres mots, le poids
des gouttelettes entraîne leur chute. La température de la
couche d'air à travers laquelle passent les gouttelettes étant
supérieure à 0 degré et la température du sol
étant aussi au-dessus de 0, alors c'est sous forme de pluie que
ces gouttelettes se rendent au sol.
S'il n'y a pas de vent et si la turbulence est négligeable à
l'intérieur du nuage, la gouttelette conservera sa taille et atteindra
le sol sous forme de faible pluie. Comme les nuages se trouvent à
une altitude où la température est basse, il arrive souvent
que les gouttelettes soient congelées dans le nuage et qu'elles
fondent pendant leur chute vers le sol. Si, par contre, il y a de forts
courants descendants présents dans le nuage, on assiste à
une forte averse de pluie en rafales qu'on appelle aussi "grain". (Une
averse de 10 mm équivaut à 10 litres d'eau / m carrés.)
Si la taille d'une goutte de pluie est supérieure à celle
d'un pois vert (>5 ou 6 mm), elle sera brisée par la friction de
l'air dans sa chute vers le sol. La vitesse maximale qu'une goutte de pluie
peut atteindre en tombant est de 30 km/h. C'est également la friction
de l'air qui empêche la goutte de tomber encore plus vite.
Remarque: Quand on dessine des gouttes de pluie, on leur prête
souvent l'aspect des larmes; en fait, on devrait plutôt les dessiner
comme un pain à hamburger avec le côté plat vers le
bas.
En réalité, les gouttes de pluie sont spériques
au début de leur chute. Puis, au fur et à mesure qu'elles
grandissent elles changent de forme pour devenir comme un pain à
hamburger, avec une base plate et un dessus plutôt rond. Cette distorsion
est causée par la friction de l'air qui pousse contre le bas de
la goutte et l'applatit.C'est aussi une des raisons pour lesquelles les
très grosses gouttes (>6 mm) se fractionnent en plusieurs plus petites.
Mais en réalité, même le hamburger est un peu idéaliste.
En fait, quand la pluie tombe, les gouttes peuvent prendre différentes
formes. Et aussi, elles tombent à différentes vitesses! Les
plus petites peuvent même demeurer en suspension ou même être
poussée vers le haut et ne jamais atteindre le sol. On peut donc
bien 's imaginer qu'il y a plusieurs risques de collisions entre les gouttes
de pluie qui peuvent aussi, par rebondissements l'une sur l'autre, en modifier
la forme. Il peut y avoir coalescence (i.e. les gouttes s'amalgament) ou
fraction de gouttes.
D'après les expériences de Philipp Lenard, les petites
gouttes de 2 mm tombent en forme de sphère. Les plus grosses deviennent
alors comme des "hamburger". Les "énormes" (diamètre de plus
de 5,5 mm) deviennent instables et ne restent que quelques secondes dans
leur forme entière avant de se fractionner en plus petites gouttes.
Particules |
diamètre |
gouttes dans un nuage |
0,012 mm |
grosses gouttes dans un nuage |
0,1 mm |
goutte de brume |
0,5 mm |
goutte de bruine |
1,2 mm |
goutte de pluie |
3,0 mm |
grosse goutte de pluie |
6,0 mm |
Quelle est la différence entre la bruine et la pluie?
La première se qualifie à l'aide de la visibilité
et les gouttes ont un diamètre de moins de 0,5 mm (0,02 pouce) et
elles tombent collées ensemble.
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Une faible bruine signifie que la visibilité est de plus d'1/2 mille.
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La bruine modérée signifie que la visibilité est d'1/4
de mille à 1/2 mille.
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La bruine forte indique une visibilité de moins d'1/4 de mille.
La seconde s'exprime en terme de quantité et les gouttes doivent
avoir un diamètre de plus de 0,5 mm (0,02 pouce) ou si elles sont
plus petites, elles doivent tomber largement séparées. En
fait, plus la chute de pluie est forte (grande intensité), plus
les gouttes deviennent grosses. Les plus énormes gouttes ont été
observées dans les averses abondantes dont le taux de chute est
de plus de 5 cm à l'heure.
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Faible pluie : vitesse d'accumulation pouvant atteindre 2,5 mm (0,10
po) à l'heure. Les gouttes individuelles sont faciles à distinguer.
On constate un léger rejaillissement sur les toits, les ponts, etc.
Les flaques d'eau se forment très lentement. Il peut s'écouler
plus de deux minutes avant que les surfaces sèches soient mouillées.
Le son produit sur les toits peut varier du lent crépitement au
léger bruissement.
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Pluie modérée : vitesse d'accumulation varie de 2,6
à 7,5 mm (0,11 à 0,30 po) à l'heure. Les gouttes individuelles
sont difficiles à distinguer, mais le rejaillissement est observable.
Les flaques d'eau se forment rapidement et la pluie produit un bruissement
ou un doux bourdonnement sur les toits.
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Pluie forte : vitesse d'accumulation est d'au moins 7,6 mm (0,31
po) à l'heure. La pluie semble tomber en nappes et les gouttes individuelles
ne se distinguent plus. Il se produit un fort rejaillissement, jusqu'à
une hauteur de plusieurs centimètres, sur les surfaces dures. Les
flaques d'eau se forment très rapidement. Le son de la pluie sur
les toits ressemble à un roulement de tambour ou à un bourdonnement
distinct.
Que devient la pluie? Soit qu'elle reste là où elle tombe
et s'évapore, soit qu'elle pénètre le sol ou soit
qu'elle coule de cours d'eau en cours d'eau jusqu'à la mer. À
la mer, l'eau s'évapore et forme des nuages qui tombent sous forme
de pluie. C'est le "cycle de l'eau".
Formation de la grêle
A l'intérieur d'un cumulonimbus (nuage d'orage), de rapides courants
ascendants et descendants déplacent de petits cristaux de glace
verticalement dans un mouvement de va-et-vient. À chaque fois que
le cristal rencontre des gouttelettes d'eau, celles-ci se congèlent
et le cristal grossit en couches successives.
Au sommet du nuage, là où il fait le plus froid,
c'est une couche de glace opaque qui s'agglomère très vite
au petit grêlon. Ensuite le grêlon est poussé vers le
bas du nuage (dans l'air chaud) où il fond un peu. Puis, il est
repoussé vers le haut et la couche regèle lentement en laissant
l'air s'échapper, ce qui lui donne un aspect transparent. La bille
de glace finit par tomber à cause de son poids trop élevé.
(La taille varie de celle d'un pois à celle d'une balle de baseball.)
La structure en "pelure d'oignon" d'un grêlon indique le nombre
d'aller-retour au sein du nuage avant qu'il ne touche le sol. En général,
la grêle atteint le sol à 160 km/h causant souvent de sérieux
dommages puisque le grain de grêle est vraiment un glaçon
depart et d'autre contrairement au grésil.
Formation du grésil
Le grésil se produit plus souvent
l'hiver. La gouttelette qui part du nuage traverse une couche dans laquelle
la température est supérieure à 0; elle est donc liquide.
Cependant, si par la suite, elle rencontre une couche dont la température
est inférieure à 0 avant d'arriver au sol, elle a donc le
temps de geler. Le grain de grésil a plus souvent qu'autrement,
un noyau liquide; seule son enveloppe est gelée. Le grésil
est menaçant par le fait que lorsqu'il éclate en touchant
le sol, l'enveloppe durcie se désagrège et le centre liquide
s'en échappe et devient alors verglaçant, puisque le sol
est sous 0.
Formation de la pluie verglaçante
La pluie (ou la bruine) peut parfois devenir verglaçante si, lors
de leur chute dans l'atmosphère, les gouttelettes traversent une
couche d'air où la température est supérieure à
0 et qu'en plus, elles arrivent sur un sol dont la température est
sous le point de congélation. À ce moment, la pluie ou même
quelquefois, de la neige à moitié fondue, gèle au
contact du sol ou des objets. La pluie, en gelant, forme une pellicule
de glace transparente et cassante, alors que la neige molle forme en gelant
de petites pastilles molles et laiteuses.
Formation de la neige
Il faut trois conditions pour qu'il neige:
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de la vapeur d'eau
-
des températures très basses
-
la présence d'infimes corpuscules voltigeant dans l'air (sable,
fumée, cendres, ...)
En présence de nuages élevés, donc très froids,
la vapeur d'eau contenue dans l'air se condense directement en cristaux
de glace sur les particules présentes dans l'air. En présence
d'un nuage très froid, et surtout si les couches d'air que traversent
les cristaux dans leur cheminement jusqu'au sol sont inférieures
à 0 degré, ceux-ci ne fondent pas en tombant jusqu'au sol,
mais plutôt, s'agglutinent en formant tout autour d'eux des branches
glacées appelées flocons. Les flocons de neige sont donc
des amas de minuscules cristaux. Chaque flocon est différent des
autres, sauf que tous ont six faces. Ce qui vient d'être établi
est vrai pour les types de neige suivants: neige
en grains, neige et neige
roulée.
Cependant, si le sol est à une température supérieure
à 0, alors on aura droit à de la neige fondante.
En examinant attentivement un flocon de neige, on pourrait se rendre
compte qu'on peut les classifier sous 5 formes différentes. Ces
formes sont une bonne indication de la température à laquelle
le flocon a été formé. Evidemment, en tombant vers
le sol, le flocon d'origine peut s'amalgamer avec d'autres flocons de neige
qu'il
rencontre sur son passage. Rendu au sol, il sera alors la combinaison
des 5 formes de base. Si le flocon traverse une couche d'air plus chaud,
il aura l'air d'une grosse goutte plutôt que d'un flocon aux contours
bien définis. En fait, en étudiant la forme d'un flocon,
on peut en apprendre beaucoup sur la température de l'altitude à
laquelle il a été formé ainsi que sur les différentes
couches d'air qu'il a traversées pour se rendre au sol.
De 0 à -4 C : ils ont la forme d'assiettes minces hexagonales;
de -4 à -6 C : ce sont des aiguilles;
de -6 et -10 C : ils ressemblent à des colonnes creuses;
de -10 à -12 C : les assiettes ressemblent maintenant à
des flocons à 6 pointes;
de -12 à -16 C : ils ont la forme d'une dendrite.
Formation des cristaux de glace
Ceux-ci se produisent souvent par temps dégagé, vent calme
et très froid. C'est l'humidité qui est présente dans
l'air qui se condense en se cristalisant. Ces cristaux sont bien petits...
presqu'imperceptibles...
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